Et les biocarburants et les huiles végétales brutes?

Selon l'Observatoire de l'énergie, les ressources de pétrole
seront épuisées dans 41 ans...

 

  Si l'on n'utilisait que du biocarburant national, une voiture sur dix pourrait rouler...
ou il faudrait que nos nouvelles voitures consomment un demi litre aux 100 km...


On peut mettre de l'huile de table dans le réservoir de sa voiture!
Avant de faire un plein on peut mettre, en mélange égal avec le gazole, de l'huile de tournesol ou de colza (dénommées huiles brutes) dans le réservoir de sa voiture à moteur diesel (j'ai réalisé l'expérience pendant un mois en 1998). Il n'y a aucun réglage à effectuer, la consommation reste la même ainsi que les performances. Seule contrainte, il est préférable d'utiliser sa voiture tous les jours pour que le mélange puisse rester homogène. Enfin, anecdote, l'utilisation de l'huile de tournesol produit une odeur de friture à l'échappement...
L'huile brute utilisée seule pose des problèmes d'adaptation du moteur, car en particulier elle fige avec le froid. Un démarrage au gazole est alors souvent utilisé.
Quelques agriculteurs produisent ainsi leur huile, à l'aide d'une presse, et qu'ils utilisent après filtrage et décantation dans les moteurs de leurs tracteurs et aussi de leur voitures...

Solution miracle à notre dépendance pétrolière?
Un hectare de culture de tournesol en bio produit environ 600 litres d'huile brute, utilisable directement dans un moteur diesel.
Comme on consomme annuellement en France environ 40Mt en carburants pour les transports, il faudrait cultiver 80Mha en tournesol, or les terres agricoles représentent au total 30Mha...
En utilisant 25% des terres agricoles, on pourrait produire 4Mt de biocarburant, soit dix fois moins que notre consommation actuelle...

L'utilisation de biocarburants n'augmente pas l'effet de serre
Lors de leur combustion, les biocarburants produisent du CO², mais comme l'année suivante les mêmes cultures de biomasse (producteurs de biocarburants) absorbent la même quantité de CO², il n'y a globalement aucune augmentation de la quantité de CO² dans l'atmosphère.
Il n'y a donc pas de problème d'augmentation de l'effet de serre.

Tous les biocarburants ne se valent pas
Il y a tout d'abord l'énergie qu'il a fallu dépenser pour la culture des végétaux (pour le tournesol environ 220 litres de carburant par hectare).
Ensuite il y a l'énergie nécessaire pour la transformation de la matière première en carburant.
Diester, éthanol et ETBE
Une ancienne étude de l'Ademe, étudiant divers procédés, avait conclu qu'avec 100 litres de carburant, on pouvait produire entre 92 et 106 litres de biocarburant de type diester, c'est à dire que le gain en énergie est pratiquement nul...
Actuellement, on considère que le gain est entre 1 et 1,5.
Ces filières doivent donc être très sérieusement remises en cause.

Les huiles brutes
Avec les huiles brutes, 1 litre de carburant consommé permet de produire plus de 3 litres de biocarburant, c'est beaucoup mieux, et comme la production se situe sur l'exploitation agricole même, l'on supprime les coûts de transport du champ à l'usine de transformation.
Le biogaz
Le biogaz issu de déchets fermentescibles représente une filière performante puisqu'elle produit environ 4,6 fois plus d'énergie qu'elle n'en a consommé. Accessoirement, ces déchets abandonnés dans la nature ou mis en décharge auraient dégagé du méthane, gaz à fort potentiel sur l'effet de serre.
Dans l'élaboration des plans départementaux d'élimination des déchets ménagers, la filière de la méthanisation n'a pas recu de l'Ademe le soutien qu'elle mérite. Seul le traitement des gaz de décharge a été pris en compte (pour amadouer les opposants aux décharges archi polluantes réalisées en dépit du bon sens). Les possibilités sont notablement plus vastes et prometteuses.

Il faudrait aussi comparer les impacts agronomiques et environnementaux des différentes cultures, ainsi que les impacts des transports pour chaque filière puis vers l'utilisateur final.

L'écobilan réalisé par Pricewaterhousecoopers et la Société Ecobilan
Energie restituée/énergie non renouvelable mobilisée
Huile brute de tournesol            : 5,5
Huile brute de colza                  : 4,7
EMVH                                     : 3
Ethanol (de blé ou betterave)    : 2
ETBE (de blé ou de betterave) : 1
MTBE                                     : 0,76
Gazole                                     : 0,9
Essence                                   : 0,87

Propriétés de l'huile végétale brute (HVB)
L'huile végétale brute (HVB) se compose d'une molécule de glycérine qui lie trois chaînes d'acides gras. C'est cette glycérine qui pose problème en substitution du gazole.
L'estérification de l'huile, réalisée de manière industrielle, nécessite 25 opération et permet d'obtenir l'ester méthylique d'huile végétale (EMHV) appelé Diester, carburant en partie détaxé ajouté au gazole.
L'utilisation d'HVB réduit la production de fumées noires, d'oxydes de soufre (l'HVB ne contient pas de soufre), de HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques) réputés cancérigènes et d'ozone.
En 2003, 360000ha cultivés sur jachères étaient consacrés à la production du Diester.
Source Ajena Contact n° 65 / 4T 2005

Alcool de maïs : 4500 litres d'eau /100km
Le Gouvernement Villepin prévoit le développement de biocarburant* à partir de maïs (pour aider les maïsiculteurs du sud ouest). C'est un non sens, une voiture moyenne consommera l'équivalent de 4500 litres d'eau (nécessaire à l'irrigation) aux 100km
L'objectif global de 10% de biocarburant en 2015 nécessitera une production d'environ 5 Mtep et cela devrait se traduire par 3 millions d'ha mobilisés, soit 10% de la surface agricole utile de la France, l'équivalent de ce qui était utilisé pour nourrir les chevaux de trait avant l'arrivée du tracteur.
*l'ETBE (Ethyl Tertio Butyl Ether) dérivé de l'éthanol, à ajouter à l'essence.

L'huile brute, un manque à gagner pour l'Etat
L'huile brute, produite localement par de multiples agriculteurs, est moins intéressante pour l'Etat car elle ne rentre pas dans une filière qui peut être facilement contrôlable donc taxable.
Elle ne nécessite pas la création d'importantes usines chimiques de transformation, avec leurs déchets, et des transports importants, qui permettent à l'économie de "tourner" et donc à l'Etat d'empocher TVA et autres taxes annexes.


Comment faire concrètement
Je vous recommande de prendre contact avec l’association « Roule ma fleur » ( roulemafleur@free.fr ). Ils ont édité un guide très complet qui s’intitule « Rouler à l’huile de tournesol ; pourquoi et comment mettre des fleurs dans son moteur ?»


Et la voiture "verte" idéale?

c'est le transport en commun fonctionnant uniquement à l'huile brute.

Page mise à jour le 2 avril 2006

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