Et le tout éolien et le tout nucléaire :

en 2004, la contestation s'installe!


Et le tout éolien et le tout nucléaire

Avec l'orientation prise par l'actuel gouvernement, l'on file tout droit vers et vers le tout éolien pour les énergies renouvelables, et vers le tout nucléaire avec le lancement du programme EPR...
Ce gouvernement montre une feinte bonne volonté envers les énergies renouvelables en privilégiant le gros éolien pour de nombreuses raisons politiques :
- Pour mieux faire passer la pilule du lancement du programme EPR.
- Pour montrer à l'Europe qu'il souhaite respecter ses engagements.
- Pour faire plaisir à EDF qui pourra, par le biais de filiales, augmenter sa production d'électricité qui stagne
  malheureusement depuis de nombreuses années...
- EDF pourra vendre les kWh éoliens au prix du kWh vert, c'est à dire au prix fort, aux consommateurs allemands.
- Pour faire plaisir à la grosse industrie du nucléaire (Framatome, groupe Areva) qui va pouvoir faire beaucoup
  d'argent dans l'éolien, et qui en prime se "verdira" à peu de frais, car son image de marque n'est pas franchement bonne.
- Pour faire plaisir aux banquiers, qui vont apporter les fonds nécessaires au développement du programme éolien,
  et vont prélever au passage un pourcentage leur permettant de vivre dignement.
- Pour faire plaisir à une partie de son électorat, et au passage élargir son électorat.

L'éolien, c'est moins de CO²
En France, nous possédons hélas une très importante production d'électriciténucléaire, mais qui ne peut varier au fil de la demande. Une production complémentaire, à base de charbon, gaz, pétrole et hydraulique est produite dans notre pays ou est importée. La production éolienne se substituera donc à cette production, et permettra ainsi de moins produire de CO².

L'éolien est intermittent*
L'éolien, tout comme le solaire thermique et photovoltaïque, est soumis aux caprices de la nature et quand il n'y a plus de vent, ou de soleil, la production d'énergie cesse.
En solaire thermique, un stockage temporaire et limité d'énergie s'effectue dans les planchers ou murs chauffants, ou dans des réservoirs d'eau chaude isolés.
Quant à l'électricité, elle ne peut être stockée que dans des barrages, or il n'existe plus en France de sites intéressants.

Privilégier d'autres choix énergétiques
Pour se passer de l'énergie nucléaire, l'apport de l'éolien est indispensable, mais d'autres possibilités méritent un soutien encore plus important. Le rapport parlementaire Birraux - Le Déaut insiste à juste titre sur le potentiel considérable des sources d'énergie locales comme le solaire thermique, le photovoltaïque et la biomasse utilisables sur la quasi-totalité du territoire. On peut y ajouter le petit éolien, la petite hydraulique, mais aussi les centrales géothermiques en roches sèches.
La cogénération à partir de gaz naturel, ou mieux à partir de la biomasse, à l'aide d'un moteur thermique ou d'une pile à combustible est aussi une voie à développer prioritairement.

L'éolien, c'est mieux que le nucléaire...
Pour le public, il ne paraît pas envisageable de réduire massivement à terme notre consommation d'électricité, et comme l'énergie nucléaire enregistre un rejet majoritaire et grandissant, l'énergie éolienne est une providence pour conserver notre niveau de vie auquel nous avons droit(!), d'ailleurs quelques pays nous précèdent dans cette voie…

Des associations soutiennent le gros éolien
Paradoxalement des associations, dont le CLER, trouvent de l'intérêt à ce développement massif de l'éolien qui représente pour elles "un formidable outil de développement local".
Pour cela, le CLER et l'association AMORCE ont créé le club "CLEO" (réseau des collectivités locales concernées par l'énergie éolienne).
C'est aussi, selon elles, le seul moyen pour permettre de faire face à l'augmentation inéluctable de la consommation d'électricité des années à venir sans avoir recours au nucléaire.
Nous sommes là en pleine logique de profit, et les aspects environnementaux et aménagement du territoire ne servent qu'à jeter de la poudre aux yeux.
On se retrouve en réalité en présence des mêmes sirènes qui ont permis l'acceptation des centrales nucléaires dans les années 70, avec il est vrai le danger en moins.

D'autres associations s'opposent au gros éolien
Ces associations regroupent malheureusement trop souvent des habitants des villes pour lesquelles leur motivation anti-éolien ne relève que du nimby* : ces vacanciers du week-end qui souhaitent profiter pleinement de leur maison de campagne, ne veulent pas que leur paysage soit détruit par l'implantation d'éoliennes, mais ils se fichent éperdument de leur mode de vie et des nuisances qu'ils occasionnent à longueur d'année à l'environnement, en bref, manger n'importe quoi, consommer de l'électricité nucléaire, rouler en 4x4 ou prendre l'avion quand ils en ont envie ne les interpelle guère.
* Nimby = not in my backyard = pas de ça chez moi = je m'en fous si c'est chez mon voisin.

Un marché juteux pour quelques grands groupes
Ces "fermes éoliennes" représentent en réalité la fuite en avant de la grosse industrie électronucléaire en déclin en déclin (en particulier FRAMATOME à travers le groupe AREVA) vers un marché porteur, valorisant et juteux. La Commission de Régulation de l'Electricité (CRE) évoque, en fonction des sites, un taux de rentabilité de 15% à 28% l'an sur fonds propres après impôts.

Une bonne affaire pour quelques agriculteurs, pas pour les consommateurs d'électricité
Sachant qu'un hectare de céréales rapporte annuellement environ 600€, et qu'une éolienne sur la même surface peut rapporter entre 3000 et 4500€, on assiste à une vague de spéculation foncière portée par des centaines de projets. Le prix d'achat attrayant du kWh est à l'origine de cet engouement, et comme il faut bien que l'argent vienne de quelque part, c'est in fine le consommateur d'électricité qui paiera à travers sa consommation le financement du programme éolien, et indirectement la rémunération des banques qui ont apporté les fonds.

Un manque de réflexion sur les besoins en énergie
Ces "fermes éoliennes", sont en réalité des "centrales éoliennes", capables de produire des quantités colossales d'électricité s'intégrant dans le système actuel de centralisation des moyens de production.
Cette production de masse facile fait des citoyens des consommateurs d'électricité exigeants en terme de prix, de quantité et de disponibilité. Il est indispensable de sortir de cette logique de consommateurs et d'élaborer un développement local des énergies renouvelables pouvant déboucher sur la ré appropriation de l'énergie, hors de la logique de la facture.
On peut légitimement se poser la question si l'on a réellement besoin d'installer environ 17000 éoliennes soit 14000MW d'éolien produisant annuellement 35TWh.

La substitution énergétique, c'est moins cher
Lorsque c'est possible, il est économique de remplacer l'électricité par d'autres énergies, le coût du kWh solaire thermique étant inférieur à celui de l'éolien.
Par exemple, le solaire thermique par production d'eau chaude à partir de capteurs solaires à eau permet, lorsque le site s'y prête, des économies d'énergie de 40% à 100% en eau chaude et en chauffage, et représente l'énergie de substitution de choix à l'électricité. Ses possibilités sont quasiment inexploitées dans le résidentiel, le tertiaire, mais aussi dans l'artisanat et l'industrie. Les allemands, qui l'ont bien compris, installent actuellement 100 fois plus de capteurs solaires thermiques que les français.

L'efficacité énergétique doit être prise en compte pour les décennies à venir
Comme une énergie non consommée n'a pas à être produite, la voie du bon sens consiste à privilégier l'amélioration de l'efficacité énergétique de nos chauffages et de nos biens de consommation. Par exemple, par rapport aux lampes à incandescence, les lampes fluocompactes consomment 5 fois moins, et les leds à haut flux consomment dix fois moins et durent plus de 10 ans. Utiliser des leds à haut flux consomme ainsi 67 fois moins qu'un lampadaire à lampe halogène! Les gains envisageables par les techniques nouvelles et émergentes sont considérables.

* Les centrales nucléaires ont un taux de disponibilité supérieur à 80%, soit environ 7000 heures de production par an. Dans les sites venteux, les éoliennes ont des durées de fonctionnement à puissance maximum de 2000 à 3000 heures par an à terre, et de 4000 heures en offshore, soit des taux de disponibilité respectivement de 23%, 34% et 46%. Pour produire la même quantité d'électricité, une centrale éolienne offshore ayant un taux de disponibilité de 40% devra par conséquent avoir une puissance double d'une centrale nucléaire.

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