Débat
national sur les énergies
Le
Plan Soleil de l'Ademe
de 1999 à 2006 :
importantes disparités,
baisse des aides et peu ambitieux
Une procédure de dérogation a été prévue pour les régions défavorisées, mais elle a occasionné un retard important dans l'attribution des aides.
En 2004, une baisse des aides de l'ordre de 25% est quasi-certaine pour le solaire thermique.
L'Ademe souhaitant, on peut le supposer, un développement harmonieux du Plan Soleil dans toute la France, les régions défavorisées comme l'Auvergne avec seulement 71 réalisations en 3 ans contre plus de 1000 en Alsace, devraient à contrario recevoir des aides plus conséquentes.
Facteur aggravant les disparités, quasiment
toutes les expérimentations de chauffage solaire sont réalisées
dans les quatre régions les plus développées. Les
particuliers ne constatant pas de réalisations dans leur région
ne seront donc pas tentés par le chauffage solaire, et l'écart
se creusera encore un peu plus entre les régions...
En 2003 en Auvergne, il n'y a plus d'aide de l'Ademe pour le bois-énergie si l'on utilise des déchets de bois (de scieries ou d'autres provenances), et il n'y a toujours pas d'aide pour les chaudières à granulés de bois alors qu'elles existent dans d'autres régions...
En 2004 en Auvergne
(et peut-être ailleurs), le plafond d'aide pour le bois-énergie
pourrait-être divisé par deux...
En 2003 dans de nombreuses
régions dont l'Auvergne , il n'y a plus d'aide de l'Ademe pour
les particuliers investissant dans une installation photovoltaïque
relié au RTE (Réseau de Transport de l'Electricité,
ex EDF) ...
C'est ce que l'on constate dans le rapport sénateur Philippe Adnot :
"En 2000, l'Ademe a utilisé seulement 19% de ses crédits, et elle possède une cagnotte de 2,2 milliards de francs."
Pour l'installation d'un chauffe-eau solaire de 4600 euros, l'aide de l'Ademe ne représente que que 20% du coût , ce qui a été notoirement insuffisant pour décider un large public lorsque seule l'aide de l'Ademe a été présente,
soit plus de deux ans et demi en Auvergne, soit plus du tiers de la durée du Plan Soleil.
Ces 2,2 milliards auraient pu, par exemple, permettre de financer :
- 180 000 chauffe-eau solaires en portant l'aide de l'Ademe à 60%.
- Une importante campagne de communication de l'Ademe pour les économies d'énergie et les énergies
renouvelables d'un niveau comparable à celui des campagnes de publicité d'EDF, c'est à dire avec un réel
impact.
- La recherche-développement dans le solaire thermique, domaine où l'on possède un retard colossal sur nos
concurrents étrangers.
Cette somme n'ayant pas été utilisée, elle a été reversée au budget de l'Etat, et sert donc au développement du prochain programme électronucléaire...
Enfin, l'Ademe n'a vraiment pas la baraka, car le prélèvement sur la TIPP (Taxe Intérieure sur les Produits Pétroliers), mesure obtenue de haute lutte décidée en 2000 et destinée à l'Ademe pour le financement pérenne des énergies renouvelables, a été sabordé à la première occasion (je crois en 2001)...
Le Plan Soleil est près de 50 fois moins ambitieux que le plan éolien
En terme de production
par rapport au solaire thermique, l'éolien est compétitif
en offshore et dans quelques régions, il paraît donc légitime
qu'il s'y développe.
Par contre, le Plan Soleil devrait se développer dans la majorité
des régions, où le solaire thermique est plus compétitif
que l'éolien.
Le rapport parlementaire Birraux-Le Déaut insiste à juste
titre sur le considérable potentiel du solaire thermique, mais
son développement est actuellement très éloigné
de ses possibilités.
Enfin, selon la DGEMP
(Ministère de l'Industrie), en 2002 il y a eu stagnation de la
production d'énergie solaire thermique par le jeu du déclassement
du parc ancien, qui efface la montée en puissance du Plan Soleil...
Statistiques 2002 des surfaces de capteurs installées en m²
pour 1 000 habitants :
-
· France
11
· Allemagne 57
· Grèce 271
· Autriche 314
· Potentiel (selon l'ESTIF) 3 900
· Moyenne européenne 34
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